L’euphorie et les beaux discours entendus ces derniers mois et lors de la fête du vélo en juin ont rapidement laissé place à un sentiment amer pour celles et ceux qui font la promotion du vélo comme mode de déplacement, comme Sabine le fait depuis plus de 20 ans sur le territoire métropolitain. En effet, en plein cœur de l’été, nous avons appris que le chantier de l’aménagement de l’avenue de Bretagne démarrerait contre toute attente en août (l’article ici ).
Sabine écrivait au moment de la « concertation » :
« […] De notre point de vue, la piste n’est pas située sur le bon côté de l’avenue. La majorité des pôles générateurs de déplacements se trouvent sur la rive Est de l’avenue et ne seraient donc pas ou mal desservis, d’autant qu’aucune traversée sécurisée n’est prévue pour raccorder la piste au double sens cyclable de la rue des Emmurées par exemple.
D’autre part, la partie du tracé de la piste situé sur la contre-allée est déjà dans une zone apaisée. La création de la piste, en dehors de la suppression du stationnement, apporterait peu à la cyclabilité de la contre-allée. Située sur un futur trottoir, elle générerait de nouveaux conflits avec les piétons. […] «
Toujours pendant l’été, les travaux réalisés sur la côte de Canteleu ont été engagés sans que l’association ne parvienne à faire comprendre la nécessité d’y aménager un espace pour les cyclistes dans les 2 sens et sur l’intégralité du parcours (les articles ici).
Réponses minimalistes et non satisfaisantes pour assurer la sécurité des cyclistes sur cet axe puisqu’ils devront se contenter d’un couloir bus dans le sens montant à partir du carrefour de la Côte Guy de Maupassant. Et rien dans le sens montant entre le bas de la côte et ce carrefour. Rien non plus sur la totalité de la côte dans le sens descendant.
Les projets présentés en septembre n’ont guère été plus favorables. Nous apprenions il y a quelques jours que l’aménagement du T4 en rive droite se réduirait à un couloir bus sur lequel les cyclistes seraient tolérés (aménagement précedement annoncé comme « provisoires » et qui deviennent … définitifs). [Vous pouvez pour mémoire relire la la contribution collective de Sabine et Effet de Serre Toi-Même]
Quant au projet de réaménagement de la rue Grand Pont faisant partie de l’ambitieux projet « Coeur de métropole », Rouen a souhaité innover en y aménageant une véritable piste de slalom. L’alignement des jardinières dans l’axe du pont Boïeldieu étant visiblement plus important que la sécurité et le confort des cyclistes, ceux-ci seront amenés à slalomer, outre les jardinières, entre les tables et les chaises des terrasses, les piétons qui ne pourront circuler ailleurs, les containers poubelle dont personne ne s’est soucié et quelques potelets qui resteront ici ou là… Le tout en moins de 200 mètres.
Le constat est simple : les aménagements cyclables proposés et/ou en cours sont soit des couloirs bus, soit des aménagements réalisés sur trottoir. Sabine déplore depuis toujours ces aménagements qui ne sont pas de réels aménagements cyclables. On aurait pu espérer que les erreurs du passé appartiennent au passé. Mais non. Les erreurs se répètent et les aménageurs n’en tirent aucune leçon. La piste des quais hauts en est un exemple. Les conflits avec les piétons sur certaines portions et/ou avec les terrasses sont connus.
Malheureusement, nous retrouverons ces mêmes problèmes avenue de Bretagne et rue Grand-Pont puisque ces aménagements sont de la même nature. Les couloirs bus, que l’on retrouve en partie sur la côte de Canteleu et de Bonsecours, et en totalité depuis peu route de Neufchâtel, existent dans le sens descendant, là où le différentiel de vitesse est le moins important avec les véhicules motorisés. Quid des aménagements dans le sens montant ? Un petit morceau sur la côte de Canteleu dans sa partie haute, rien en bas. La route de Neufchâtel est au programme, sur le trottoir, donc a minima, avec les problèmes que cela provoque : dénivelé à chaque bateau d’entrée/sortie de riverains, conflit avec les piétons, stationnement de voitures sur le trottoir, containers poubelle, arrêts de bus etc…
D’autres problèmes sont régulièrement évoqués par les adhérents sur le couloir bus du pont Corneille : bus qui colle le cycliste qui le précède, qui double sans laisser la distance réglementaire, qui se rabat trop tôt (n’hésitez pas à signaler ici) etc… Les couloirs bus peuvent effrayer les cyclistes les moins aguerris.
Nous sommes pourtant persuadés que le vélo est un mode de déplacement qui doit pouvoir progresser sur le territoire métropolitain. Pour cela, il faudrait que l’association soit consultée dès le début des projets, et non pas uniquement dans la phase finale, quand seuls quelques petits ajustements sont possibles et qui ne remettent pas en cause le projet lui-même.