Comme nous, vous êtes certainement attachés à l’intermodalité train + vélo et notamment la possibilité de voyager avec celui-ci non démonté, sans réservation et gratuitement. Cette combinaison de deux modes de déplacements dont l’intérêt écologique et économique n’est plus à démontrer est pourtant menacée ! (Sabine vous en parlait ici)
Les TER circulant depuis Paris et en Normandie disposent d’un nombre d’emplacements variable, en fonction du type de rame. Les Intercités rénovés notamment en version Basse-Normandie offrent quant à eux une capacité de 18 emplacements. Or les trains Corail affectés aux lignes Paris/Rouen/Le Havre et Paris/Caen/ Cherbourg arrivent en fin de vie et doivent êtres progressivement remplacés dès 2020.
Le matériel commandé auprès du constructeur Bombardier par la Région Normandie va t-il répondre à la demande des usagers cyclistes quotidien, et des touristes notamment étrangers ? La réponse est non, car les Omneo Premium normands ne comporteront que … 3 places vélos par rame ! (soit 6 places pour un train complet de 1000 passagers !) On diminue par 6 la capacité d’embarquement des vélos à bord entre Paris et la Normandie !
Inutile d’être voyant pour imaginer les conflits à venir avec le personnel de bord et les voyageurs, les touristes qui resteront à quai faute de place, l’image désastreuse pour le Normandie et les déplacements en train et vélo. C’est incompréhensible pour une région qui mise sur le développement du tourisme à vélo, avec l’Euro Vélo 4, la VéloFrançette, la Véloscenie, la future Seine à Vélo et les nombreuses véloroutes et voies vertes portées par les collectivités. Comment les visiteurs découvriront ces itinéraires ? En voiture + vélo, contraire au tourisme écologique recherché ?
La décision de cette faible capacité vélo a été prise non pas par la SNCF ou Bombardier, mais par les élus du Conseil Régional de Normandie. Il était pourtant possible de demander au constructeur de prévoir davantage d’emplacements : le même matériel en Centre Val de Loire offrira ainsi 9 places vélos par rame, et chez nos voisins des Hauts de France du même bord politique que la Normandie 12 places ! Ce choix regrettable va a contre courant du vote par le Parlement Européen le 15 novembre 2018 d’un amendement spécifiant que tous les trains neufs et rénovés devront disposer de huit emplacements pour les vélos. Même dans l’hypothèse d’une rénovation à mi-vie, les usagers des trains normands devront patienter au moins vingt ans avant d’avoir une capacité suffisante pour les vélos.
Les défenseurs du vélo que nous sommes ne peuvent rester les bras croisés face à cette situation ! Un minimum de 8 places par élément peut-être un bon compromis.
Sabine s’associe bien évidement à cette action et, empruntant un train depuis Rouen avec nos vélos, se joindra au cortège des associations pour déposer une lettre au siège du Conseil Régional de Normandie pour tenter de faire bouger les choses. En présence des associations normandes de défense du vélo, de cyclistes et de Karima DELLI, Présidente de la Commission Transports au Parlement Européen.
Si vous tenez à la possibilité d’emmener votre vélo à bord des trains, venez participer à cette action le samedi 23 février, rendez-vous 14H00 en gare de Caen (sortie Rives de l’Orne).
DER-flyer-action-train-vélo-pdf