Une cycliste de Rouen (Seine-Maritime) a adressé un courrier à la TCAR, pour se plaindre du comportement d’un conducteur de bus. La réponse est, pour le moins, étonnante. Détails.
on rappellera à la TCAR que
« Sur les voies où la vitesse maximale autorisée n’excède pas 50 km/h, un conducteur de cycle peut s’écarter des véhicules en stationnement sur le bord droit de la chaussée, d’une distance nécessaire à sa sécurité.» ; source
L’article Normandie-Actu du 26/09
Julie (le prénom a été changé) en a assez. Habitante de Rouen (Seine-Maritime), elle se déplace régulièrement en vélo. « C’est, pour moi, un moyen de transport comme un autre. Je prends aussi les transports en commun et, occasionnellement, ma voiture », explique-t-elle à Normandie-actu. Mais, depuis quelques mois, en tant que cycliste, elle se sent en danger. Elle dénonce, d’une part, le comportement des automobilistes ; d’autre part, celui des conducteurs de bus.
Samedi 27 août 2016, alors qu’elle roulait rue Jeanne-d’Arc, en direction du Théâtre des Arts, elle est suivie par un bus, qu’elle estime rouler un peu près de son vélo. « Vu l’état du goudron dans ce secteur et le risque de percuter une portière, je ne roulais pas complètement à droite de la route », précise-t-elle. Arrivée à un feu rouge, elle s’arrête et, inquiète pour sa propre sécurité, fait signe au conducteur du bus de garder ses distances. Ce dernier aurait alors baissé sa vitre, avant de lui reprocher de ne pas rouler assez vite et trop au centre de la route. Il déplorait de ne pas pouvoir la dépasser. « Il n’aurait de toute façon pas pu, car il y avait trop de voitures qui circulaient en sens inverse », souffle-t-elle.
…tout comme la TCARJulie a donc décidé d’envoyer un courrier à la TCAR (transports en commun de l’agglomération de Rouen), pour se plaindre du comportement du conducteur. Elle a finalement reçu une réponse, signée du service commercial. Il y est précisé que « le conducteur concerné sera reçu par son responsable, pour un rappel de vigilance ». Vient, ensuite, une phrase étonnante, qui précise que « l’écart latéral de dépassement est fixé à 50 centimètres en agglomération ». Or, le code de la route est strict : pour dépasser un cycliste, un véhicule doit respecter un écart latéral d’un mètre en agglomération et 1,50 mètre hors agglomération. Une erreur qui s’est avérée être une simple méprise.
Nous nous sommes simplement trompés et nous nous en excusons. Il se trouve que la différence entre les deux distances est de cinquante centimètres, ce qui a prêté à confusion », précise le pôle commercial.
« Une autre phrase m’a également interpellée », poursuit Julie, en citant le dernier paragraphe de la lettre, qui conseille aux cyclistes, des « usagers vulnérables », de se montrer « extrêmement vigilants ». « Ce serait donc aux cyclistes de faire attention, et non aux automobilistes ?! », s’insurge-t-elle. Là encore, le pôle commercial parle d’une « phrase-type », qui sous-entend surtout qu’il est difficile, au vu des conditions de circulation, pour les véhicules, de dépasser les cyclistes.
Il s’agit là d’un partage équitable de la route. Les véhicules les plus lents doivent faciliter le déplacement des plus rapides, en ville, et leur permettre de les dépasser ».