Débat public : la vie à vélo en ville
Pour se déplacer, pour se promener, pour jouer… Animé par Olivier Schneider, président de la FUB, fédération française des usagers de la bicyclette, qui regroupe plus de 190 associations de cyclistes urbains et défend les intérêts de 3 millions de cyclistes au quotidien.
rendez-vous mercredi 20 avril à 19:00 – 22:00
Rouen, Le Petit Paul, 5 place de la Cathédrale
compte rendu de la visite de Rouen en compagnie des membres de Sabine
Paris Normandie 02/05 :
À Rouen, petit tour à vélo d’Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette, pour parler aménagements et culture cyclable
Aux côtés des membres de l’association Sabine (Société amicale pour la bicyclette en Normandie), Olivier Schneider, président la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), est venu pédaler en terre rouennaise pour un séjour d’études de deux jours. Ce tour de travail portait sur le partage de la plateforme Teor entre bus et cyclistes sur l’axe Alsace-Lorraine-Leclerc-Giraud, avec une promenade technique à vélo, et la rencontre des associations cyclistes. « Pendant des années, il y a eu une tolérance avec les voies Teor et les cyclistes, mais rien de réglementaire. Il y avait une cohabitation qui se passait très bien. Mais quand j’ai appris il y a quelques mois, via les membres de Sabine, que l’on a interdit les vélos en les stigmatisant avec des pictogrammes et en les verbalisant, j’ai choisi de me déplacer pour voir et comprendre ce qui motivait ce changement d’approche, après dix ans où cela fonctionnait », partage Olivier Schneider.
Alors après cette balade technique, quel est le bilan des courses ? « Il y a un vrai problème, l’association ne s’est pas entêtée. Si ces voies ne sont pas accessibles, ce sera dramatique pour le centre-ville. Il faut lire les études, comme celle du CETE (Centre d’études techniques de l’équipement), mais ce sont les cyclistes et les piétons qui font vivre les centres-villes », partage ce convaincu des bienfaits et de la mobilité à vélo.
Pertinence et besoins
Ce militant du vélo imagine une ville avec des alternatives à l’usage de la voiture pour tous les trajets : « La voiture, ce n’est pas le diable, mais chaque mode de déplacement à son niveau de pertinence selon les besoins. Et à Rouen, il y a un problème de niveaux. […] On ne va pas reprendre tout l’aménagement du centre-ville, mais prenons le temps, de six, douze, dix-huit mois, pour trouver de vraies solutions. Il faut que commerçants, élus, associations, conducteurs et cyclistes se mettent tous autour d’une table pour objectiver le problème. Il faut trouver une solution dans le calme, et non dans l’urgence. La pire des solutions serait de ne rien faire. »
S’il avoue ne pas avoir la solution magique, ses pistes de réflexion s’appuient sur le modèle d’autres villes : « À Bordeaux comme à Nantes, ce qui a permis de circuler, c’est le développement des transports en commun, qui s’est accompagné de la remise en cause de l’omniprésence de la voiture en centre-ville. » Un discours qui rejoint celui des membres de Sabine, qui préconise plus de vélos, et moins de voitures : « On ne veut pas toute la place, mais de la place pour les vélos, pour cohabiter », défend Guillaume Grima, l’un des porte-parole de Sabine.
Pour l’heure, Olivier Schneider et Sabine s’accordent sur deux pistes : cesser la verbalisation des cyclistes sur ces voies, et le retrait des pictogrammes.