Les témoignages continuent de nous parvenir chez Sabine ! Aujourd’hui, le parcours pas toujours semé de roses de Stéphanie, qui a pourtant décidé de nous le raconter de manière positive et de nous expliquer les raisons pour lesquelles elle opte pour le vélo dès qu’elle le peut :

J’habite dans un village du plateau Est, qui fait partie de Métropole Rouen Normandie et travaille dans un commerce dans le centre ville de Rouen. Mes horaires un peu décalés me permettent d’éviter les heures de pointe et le trafic routier qui va avec, quelque soit le mode de déplacement que je choisis. Je prends majoritairement mon VAE (j’ai aussi un vélo de trekking quand je suis moins pressée) pour me rendre de mon domicile à mon commerce, donc principalement de fin mars à fin octobre car l’heure d’hiver m’oblige à rentrer de nuit et à circuler sur des départementales non éclairées où la vitesse limitée à 70 ou 90 km/h me met en danger. L’autre danger, c’est de croiser les animaux sauvages type sangliers ou renards, dès la corniche à Bonsecours.

J’ai essayé les transports en commun mais ma commune n’est desservie que par le système Filor. Le matin, c’est tout à fait possible de l’utiliser. En revanche, le soir, le service se termine trop tôt pour moi donc je ne peux pas rentrer chez moi… J’ai néanmoins testé ce système pendant plusieurs semaines en quittant mon magasin un quart d’heure plus tôt, ce qui est impossible à longueur d’année, et mes temps de trajets en Filor + F5 sont allés de 40 minutes à 1h30 puisque Filor n’attend pas si le bus est en retard… J’ai abandonné ce système rapidement car incompatible avec mon métier.

J’ai aussi essayé les déplacements mixtes (voiture garée en parking relais et bus) et mes trajets duraient entre 40 minutes et 1 heure. Prendre un bus à 19h – 19h30 suivant l’heure à laquelle je quitte mon commerce (il y a parfois des clients à la dernière minute) est compliqué car on est en horaire « de nuit » et je peux parfois attendre un bus pendant 20 à 30 minutes. Ce système n’était pas satisfaisant pour moi non plus.

Venir travailler en voiture est, pour moi, le moyen le plus facile, le plus rapide et le moins contraignant puisque mon trajet est d’environ 30-35 minutes (20-25 minutes de voiture jusqu’à un parking et 10 minutes de marche à pied jusqu’à ma boutique).

J’ai donc testé le vélo pour voir ce que ça donnait au niveau temps de trajet, pour pouvoir comparer les différentes options et j’ai constaté que je mettais, en VAE, 40 minutes pour descendre à Rouen et 50 minutes pour en revenir. J’ai été surprise de voir que faire 16 km de trajet avec un dénivelé de 150 mètres à vélo prend quasiment le même temps que la solution mixte bus-voiture. Pendant les vacances scolaires c’est même plus rapide à vélo qu’en bus car les horaires de la TCAR sont loin d’être satisfaisants pour les usagers non scolaires.

J’ai testé beaucoup d’itinéraires différents pour rejoindre mon domicile à mon commerce et je les choisis en fonction de la météo et de la qualité du revêtement au sol. Je sais qu’en fonction du vent, je privilégierai tel itinéraire plutôt qu’un autre. Si j’ai besoin de faire une course en route, je passerai par telle ville plutôt qu’une autre etc. Mais en général, je remonte par la Corniche et descends par Amfreville, la chaussée de la Corniche, dans le sens descendant, étant trop dégradée et donc dangereuse à vélo.

Je traverse des zones d’habitation plus ou moins denses, des centres villes et villages, de la rase campagne, mais très peu finalement, et le seul trajet que j’emprunte qui soit aménagé est la V33 entre Amfreville la Mivoie et Rouen.

J’apprécie de circuler à vélo sur ces différentes routes, sauf la D95 que je ne peux pas éviter, sur lesquelles, quelque soit l’endroit où je me trouve, je croise d’autres cyclistes.

Je m’amuse de voir les enfants de l’école maternelle d’Amfreville la Mivoie faire un minuscule bout de route avec moi sur leurs tricycles depuis la cour de l’école. J’aime sentir les odeurs que je ne perçois ni en bus ni en voiture, à savoir l’odeur de la laque chez le coiffeur d’Amfreville, l’odeur du pain, de la brioche ou des croissants chez le boulanger d’Amfreville, le matin, l’odeur de l’eau le long de la Seine. Et le soir, dès que les beaux jours reviennent, c’est l’odeur des grillades au barbecue que je perçois quand je traverse Bonsecours, Mesnil Esnard et Franqueville Saint Pierre et puis aussi le parfum des fleurs et, en ce moment, c’est surtout le colza, les glycines et les lilas que je perçois.  J’allais oublier : le bruit des petites balles jaunes sur les terrains de tennis de Bonsecours me rappellent que les beaux jours sont là ou que le week-end approche car c’est surtout le vendredi que je les entends.

Je n’ai jamais été une grande sportive. Durant toute ma scolarité, quand il s’agissait de faire des équipes en cours de sport, j’étais toujours choisie en dernier tellement mon niveau était mauvais. Alors j’estime que si j’arrive à rouler 32 km par jour, ce qui peut donc mathématiquement totaliser 160 km par semaine, beaucoup d’autres personnes peuvent le faire et plus rapidement que moi certainement.

Dans mon village, je reçois beaucoup d’encouragements de la part des habitants que je croise et je vois de plus en plus de personnes circuler à vélo. Je ne vois que des avantages à me déplacer de cette manière : je ne pollue pas, je transforme mon temps de trajet en activité physique, et financièrement, la solution vélo est de loin la plus économique. Que demander de plus ? « 

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