A lire si dessous un joli témoignage d’Inga, cycliste rouennaise, sur son vécu de cycliste sur le chemin du boulot dans notre agglo, et plus généralement sur la visibilité des vélos. Son trajet quotidien l’amène en 30 minutes à travers un bout de la Rive Gauche, à savoir de la proximité place Voltaire à Sotteville jusqu’au fin fond de Grand-Quevilly. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente !

Inga fait du vélo depuis toujours : « Je ne saurais t’indiquer l’âge tendre exact….ayant grandi avec, j’en fais parce que ça me paraît donc une évidence, puis aussi parce que j’en ai besoin pour me sentir bien. Je n’ai pas peur de la pluie ni du vent. » indique-elle en préambule.

D’origine allemande, elle précise : « Le truc avec l’Allemagne, c’est que je rentre immédiatement dans la case « la folle qui a grandi au pôle nord » etc. Bien sûr que la culture quotidienne en Allemagne fait une plus grande place à l’utilisation du vélo, c’est juste normal; pistes cyclables fréquentes, automobilistes habitués, équipement anti-pluie banal (y compris l’aspect que cela donne à la personne)…..
Mais la folie est universelle: voilà que depuis plusieurs années, le parti des Verts en Allemagne exige un retour des cyclistes sur la route, alors qu’il existe des pistes cyclables très nombreuses; les Verts veulent que les vélos qui gênent ralentissent la circulation! Non, ceci n’est pas une blague…. »

« N’empêche que je vis depuis plus longtemps en France qu’en Allemagne, et que je suis toujours vivante, en faisant du vélo quasiment tous les jours. Bon signe. »

Invisible ou pas ?!

Inutile de parler de gilets jaunes, de lampes de toutes sortes et de brassards fluo. Les cyclistes sont invisibles, et donc à tout moment susceptibles d’être dangereux. Car ils surgissent de nulle part. On ne peut quand même pas s’attendre à la présence d’un phénomène inexistant sur la route ! Logique ! D’où probablement ces nombreuses réactions de colère, de rejet et d’incivilité qui surviennent quotidiennement.
Une bonne partie des automobilistes fonctionne avec cette représentation-là: « Voici la route. Elle est à moi. » Ils ne sont pas enclins à la partager avec d’autres automobilistes. Alors encore moins avec une chose inexistante. Comment avez-vous déjà dit ? Ah oui, cycliste, c’est ça.
L’autre jour, j’ai vu un panneau : « Attention, présence de cyclistes sur la route ». Je suis sûre qu’il était question des coureurs du dimanche. Peu importe. Il faut inonder la ville de ces panneaux-là. Oui, les cyclistes existent. Non, ils n’ont pas de réseau routier parallèle ; donc, ils circulent sur les routes de tout le monde. J’ai bien dit : de tout le monde. Ça s’appelle le partage de la route. Ça peut exister. C’est possible.
Et dans cette perception enrichie, incluons tout de suite l’aspect de la fragilité. Un autre affichage déjà existant va dans ce sens : « Les 2 roues sont vulnérables, je le respecte. » Très bien, parlons aussi motocyclistes et motards. Lors d’une collision avec une voiture, les résultats sont sensiblement les mêmes.
Mais si on pouvait éviter les collisions, ce serait en fin de compte le mieux. Ce serait tellement utile de ne pas doubler quand il n’y a objectivement pas la place. D’utiliser le clignotant, parce que tout le monde ne passe pas de 0 à 100 km/h en trois secondes. D’intégrer le fait qu’il existe des sens uniques que les vélos ont le droit d’emprunter dans l’autre sens. De regarder à sa droite, avant de tourner effectivement à droite. Et de ne pas stationner sur les rares pistes cyclables, ce serait chouette aussi.
Car les cyclistes existent, n’en déplaise à certains ; j’espère que les auto-écoles pensent à former les jeunes conducteurs sur la base de cette représentation élargie de la circulation routière.

Inga

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